Le monde du management parle, cyniquement, concernant la population des travailleurs, de « ressources humaines ». Ressources desquelles ce monde se moque, puisque, très souvent, elles sont, ignorées, peu utilisées, voire même attaquées, par des agressions psychologiques, contraires et au droit et aux intérêts des entreprises. Mais trop de DRH sont des sadiques en liberté (cf le chapitre du livre sur Sade, à l’origine d’une « République sadique »). Mais si le management est, hélas pour ses chantres et pour les travailleurs, vendu à des régressions néfastes, il n’en est pas moins qu’une population d’un pays représente un ensemble, « limité », de ressources humaines. « Limité », dans le sens où il y a des choses que personne ne sait faire, personne ou trop de peu de personnes – ou ne sait plus faire (la disparition de compétences historiques avec la disparition des travailleurs qui maîtrisaient les connaissances et les réflexes pour telle ou telle compétence). Limité, dans le sens où il y a des choses que personne ou très peu de personnes ne savent, pas encore, faire. Mais si le mot doit être mis entre guillemets, c’est que l’état réel des limites bouge tout le temps, surtout parce que de plus en plus de personnes savent faire, savent transmettre un savoir-faire. Et un pays, c’est donc l’ensemble de ce que les membres d’une population ont la capacité de faire, et font. C’est pourquoi, d’ailleurs, toute désindustrialisation d’un pays représente un danger pour celui-ci dans la mesure où les pertes de connaissances et de compétences qui étaient liées à telle ou telle production, à telle ou telle entreprise, peuvent être définitives et requérir de passer par des ressources extérieures – qui, si elles ont le mérite d’exister, requièrent un coût qui peut être plus élevé… Ce qui domine le débat en France, que les Français en soient conscients, ou non, c’est le malthusianisme : qu’il s’agisse de la population française ou de la population mondiale, nous serions trop nombreux. C’est pourquoi les nouveaux venus seraient des mal venus, puisqu’il faudrait les accueillir et les intégrer alors que, sur le fond, s’ils ne venaient pas, ce serait pour une France à la population stable ou en régression une meilleure chose. Les « ressources naturelles » viendraient à manquer – et l’écologisme collapsologique viendrait confirmer que « la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde », ce qui déjà, en soi, constituait une représentation misérable et des venants et de la France, qui « ne peut pas… », comme si elle accueillait vraiment « la misère du monde » – ce qui démontre que celles et ceux qui ont utilisé et utilisent cette formule ne l’ont jamais vu de leurs yeux, « la misère du monde », et qu’ils ne se comptent pas dedans, ce qui est un autre problème… L’extrême-droite défend une représentation infantile d’une France-village, dans laquelle les étrangers sont rares ou inexistants, comme si vivre dans un village rempli de Français d’extrême-droite ne se transformaient pas rapidement en enfer sur terre. La politique réductionniste a donc divers courants, diverses doctrines, reliées les unes aux autres, divers représentants et arguments, mais quoiqu’il en soit, le principe de la réduction les unit tout, et les met en servage, tels les anciens rois le sont par « l’anneau de pouvoir » dans « le Seigneur des Anneaux ». Il faut donc sortir du cercle vicieux de cet anneau, pour relever la tête et voir que… La France est un « grand » pays, sur le plan physique, terrestre, comme la Terre elle-même est vaste; qu’il est tout à fait possible de concilier une population humaine dont le nombre est très élevé avec des conditions de vie qui ne portent pas atteinte aux conditions matérielles et vitales – et enfin, que notre espèce qui a commencé à marcher sur Terre est destinée à marcher vers et dans les étoiles, si nous le voulons bien. C’est pourquoi il est si insupportable de voir ce gâchis humain, tant à l’égard de Français, sans domicile, que de migrants qui sont, comme les sans-domicile français le sont, maltraités, et qui apprennent le dégoût voire la haine de la France, puisqu’ils sont matraqués, gazés, leurs modestes habitats, détruits (et ce contrairement aux droits constitutionnels), empêchés de vivre, de penser, de construire. Contrairement à cette glue d’extrême-droite qui se colle à tout ce que nous touchons et qui nous empêche de penser et de rêver, il faut défendre une perspective contraire, pas pour le principe de contredire ce réductionnisme (quoique…), mais parce que cette contradiction est raisonnable, rationnelle, prometteuse et respectueuse des êtres humains. e 2050, nous devons pouvoir compter sur 30 millions de Français, de plus. Pourquoi ? Parce que, grâce à ceux-ci, nous pourrons faire beaucoup de plus de choses que nous n’en faisons déjà; parce que grâce à ces 30 millions, nous nous maintiendrons au niveau d’1 pour cent de la population mondiale. Parce que ce dynamisme démographique nous permettra de faire des choses tant sur Terre que dans l’espace interstellaire (Thomas Pesquet montre la voie à toute une jeunesse française); parce que nous serons assez nombreux pour travailler avec la plupart des peuples de la Terre pour construire un monde meilleur.
Dans les semaines qui viennent, cette proposition sera justifiée, enrichie, complétée, par de nouveaux textes, et elle sera rejointe par d’autres propositions, réellement progressistes.